Avant-propos
Le site internet du Progrès Agricole s’attache à faire revivre les idées et les voix des rédacteurs et des collaborateurs du journal. Par le hasard ou la curiosité, ces voix nous parviennent aujourd’hui sur du papier jauni par le temps, mais leur enseignement n’en est pas altéré pour autant, bien au contraire. Elles sont le témoignage vivant, à chaud et fidèle d’une époque mouvementée et d'une société en pleine transformation. Dès la fin du 19ème siècle et jusqu'aux années 70, l’actualité est observée à travers le prisme des préoccupations du monde agricole.
C’est pour rendre hommage à cette aventure collective de près de 80 ans et pour partager cet héritage qu'à travers les pages de ce site internet dédié au Progrès Agricole, nous publions régulièrement des textes tirés d'archives du journal ainsi que d’autres documents en rapport: rubrique Articles-Blog.
Si vous détenez quelque information ou document concernant le Progrès Agricole ou ses Rédacteurs, contactez-nous !
Adresse email : leprogresagricole@gmail.com
GR.
Une entreprise familiale
Le Progrès Agricole est un journal hebdomadaire originaire d’Amiens, dans le nord de la France. Dès 1887 et jusqu’en 1970, ce journal se veut le défenseur déterminé du monde paysan français : de sa liberté et de son indépendance.
Dans cet esprit, fidèles aux valeurs traditionnelles défendues avec opiniâtreté, promoteurs intraitables et dévoués d’une agriculture résolument protectionniste, performante, spécialisée et fondée sur le modèle de la petite exploitation familiale, les rédacteurs du Progrès Agricole s’attachent, pendant près de 80 années de publications, à soutenir les éleveurs et les cultivateurs dans leur quotidien. Malgré la succession de quatre régimes politiques, de deux guerres mondiales, et de plusieurs dizaines de poursuites judiciaires qui jalonneront la vie parfois tourmentée du journal au gré de ses batailles, la ligne idéologique du Progrès Agricole ne changera pas.
Certains des rédacteurs consacrent leur vie à ce journal. C’est le cas de son fondateur, Georges Raquet, qui en assume la direction dès la première publication en 1887, et jusqu’à sa mort, le 8 juillet 1916. Son fils, Maurice-Georges Raquet, lui succède à la tête du journal, et s’investit dans l’entreprise familiale avec autant d’exigence, d’ambition et de ferveur.
Le modèle paternel, source d'inspiration
Georges Raquet trouve rapidement sa vocation dans la presse agricole. La carrière de son père, Hémir Raquet, a une part de responsabilité évidente dans ce choix : professeur départemental d’agriculture, fondateur du lycée agricole du Paraclet, et sénateur de la Somme de 1901 à 1909, Hémir Raquet est reconnu pour ses compétences dans les domaines de l’agriculture et de l’horticulture notamment, et du monde rural plus généralement. Il publie d’ailleurs lui-même des ouvrages qui feront autorité en la matière. 
Les compétences et la pédagogie d’un professeur pour ses élèves, le goût de l’engagement d’un sénateur pour une cause à défendre, le talent littéraire d’un auteur émérite, et l’amour d’un père pour sa famille : voici les qualités et les valeurs reçues en héritage, avec lesquelles Georges a pu façonner le visage de son journal. C’est ainsi qu’après une brève expérience dans le journalisme politique, à seulement 21 ans, le jeune publiciste fonde le Progrès Agricole en 1887.
Un journal au service d'une cause: celle des agriculteurs
Grâce à ce journal, il ne s’agit plus simplement de transmettre des informations techniques dont la pertinence peut s’accommoder pendant un temps seulement des besoins du monde agricole en perpétuelle évolution ; il s’agit désormais de réagir immédiatement à l’actualité, d’apporter un éclairage précis, des analyses et des conseils experts sur des sujets directement inspirés du quotidien des agriculteurs, qu’ils soient d’ordre technique, économique ou politique. Le Progrès Agricole se veut le défenseur et le protecteur des agriculteurs.
Pour relever ce défi, le journal peut se prévaloir d’une équipe de rédaction aux compétences reconnues et complémentaires : professeurs d’agriculture - dont Hémir Raquet -, directeurs des stations agronomiques, vétérinaires, agronomes et agriculteurs, ils concourent à la rédaction des articles, soudés et fidèles à l’idéologie du Progrès Agricole.
Structure du journal
Le journal se constitue d’une partie consacrée aux publicités et aux petites annonces. Les pages publicitaires ainsi que la couverture, sont reconnaissables à la couleur jaune bouton d’or du papier.
L’autre partie est consacrée aux articles. Elle est imprimée quant à elle sur papier blanc. Cette partie commence par le sommaire, accompagné du symbole du journal : une illustration représentant une semeuse à l’allure martiale. Egalement présente sur l'en-tête, la devise : « Ecrire pour le laboureur, c’est faire l’aumône au pauvre » est une citation de Jacques Bujault, l’avocat-laboureur des Deux-Sèvres. Ensuite viennent les éditoriaux qui peuvent être signés tantôt par le directeur, tantôt par le rédacteur en chef. Ces éditoriaux traitent le plus souvent de sujets inspirés de l’actualité économique ou politique. Les articles de fond qui suivent analysent l’impact de l’actualité économique et politique sur le monde agricole dans un esprit de vulgarisation, ou alors sont consacrés à des sujets purement techniques. Les rédacteurs cherchent non seulement à informer mais également à instruire leurs lecteurs. Enfin les rubriques spécialisées couvrent des sujets d’ordre pratique : agronomie, médecine, médecine vétérinaire, aviculture, législation, jurisprudence.
GuillaumeRaquet